Lutte contre la fraude - le Préfet des Landes impose une nouvelle condition
[COMMUNIQUE DE PRESSE - Préfet des Landes - 30/10/2025] Dans les Landes, dès le 1er décembre 2025, les bénéficiaires devront obligatoirement passer devant un Espace Conseil France Rénov’ avant de solliciter l’aide MaPrimeRénov’ Parcours accompagné.
La fraude reste aujourd’hui le véritable fléau des dispositifs de rénovation énergétique. Selon la préfecture des Landes, près de 8,6 millions d’euros de fraudes « suspectées » ont été identifiés dans le cadre de MaPrimeRénov’ Parcours accompagné. Un chiffre marquant, mais qui mérite d’être analysé avec nuance.
Il serait en effet intéressant de connaître le détail de ces fraudes "supectées". A titre d'exemple, si une partie concerne simplement des bénéficiaires n’ayant pas répondu aux sollicitations des bureaux de contrôle, cela ne traduit pas forcément la réalité du terrain.
L’instauration d’un passage obligatoire devant un Conseil France Rénov’ interroge également. Les chantiers concernés étant issus du parcours accompagné, les bénéficiaires sont déjà suivis par un Accompagnateur Rénov’, censé justement garantir la qualité et la conformité des travaux et accompagner les bénéficiaires.
L'ANAH a en effet défini le rôle de l'accompagnateur Rénov comme un tiers de confiance pour les ménages, qui les conseille en amont du chantier, les accompagne tout au long de leur projet pour réaliser les bons travaux ou pour optimiser leur plan de chancement et qui les aide à éviter les escroqueries. La question se pose donc de la raison pour laquelle la Préfecture a décidé d'ajouter un nouvel intermédiaire obligatoire qui semble avoir un rôle similaire.
Bien que cette décision interroge, elle va néanmoins dans le bon sens car toute avancée dans la lutte contre la fraude représente un pas positif pour la filière de la rénovation énergétique, qu’il s’agisse de MaPrimeRénov’ ou des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE).
Au-delà de cette mesure, une refonte plus globale du parcours MaPrimeRénov’ accompagné pourrait être pertinente. Ce dispositif, conçu en partie pour simplifier les démarches l’a peut-être été à l’excès, notamment en comparaison du cadre plus exigeant (et également criticable à plusieurs égards) des CEE. À titre d’exemple, la rénovation globale d'une maison individuelle en CEE imposait un contrôle Cofrac à 100 % avant et après chantier. Pourquoi ne pas s’inspirer de ce modèle pour renforcer la confiance et la qualité des rénovations financées par l'ANAH ?
Chez CTRL, nous continuerons de suivre avec attention les évolutions du dispositif MaPrimeRénov’ accompagné et les initiatives locales en matière de lutte contre la fraude.
Comprendre, anticiper et garantir la conformité restent au cœur de notre engagement pour une rénovation énergétique plus fiable et plus transparente.
